Interview de Guy HOURCABIE, Président du SIEEEN

Quels sont les faits marquants de ces deux premières années de la nouvelle mandature 2020-2026 ?

Je mettrai en avant, évidemment, la conclusion et la signature du nouveau contrat de la concession « Électricité » pour les trente années à venir. Le SIEEEN a renouvelé, également, son Comité syndical ainsi que son Bureau syndical. Nous pouvons saluer la motivation des élus qui composent ces instances ainsi que leur volonté d’œuvrer pour le territoire nivernais. Parmi les belles réalisations du Syndicat, les ombrières photovoltaïques, installées sur les parkings du circuit de Nevers Magny-Cours, sont en pleine activité et donnent entière satisfaction. Nous avions pour projet d’installer une seconde centrale de 1,8 ha sur d’autres parkings du circuit. Celui-ci avait même été retenu par la Commission de Régulation de l’Énergie (CRE) dans le cadre de son appel à projets. Hélas, compte tenu de la hausse drastique des coûts des matériaux et du renchérissement des emprunts, nous avons dû mettre ce projet en attente. En outre, le SIEEEN a mis en service la micro centrale hydraulique des Forges Royales de Guérigny. Cette réalisation exemplaire a nécessité un travail de longue haleine. C’est une vraie satisfaction d’avoir pu la concrétiser.

Le SIEEEN s’était doté d’un budget très ambitieux malgré la crise Covid, en 2022. Quel sera le budget du Syndicat en 2023 ?

L’année dernière, notre budget avait bénéficié du dispositif France Relance mis en place pour soutenir l’économie française. Nous avions alors voté un budget de 69 M€. Nous repartons cette année sur les mêmes bases, le budget du SIEEEN sera supérieur à 60 M€, la Régie « SIEEEN Chaleur » incluse. Nous continuerons de recourir aux aides de l’État afin de pouvoir développer des projets ambitieux en Nièvre. Notre volonté est de permettre au territoire de réussir sa transition énergétique et de tendre vers une meilleure maîtrise de sa demande d’énergie. Nous allons nous concentrer de façon plus forte sur les énergies renouvelables, en concertation avec les collectivités locales. Nous pensons, notamment, au développement de centrales photovoltaïques et éoliennes. Sur le volet de l’éolien, il appartient, désormais, si la loi passe, aux élus de définir des zones d’implantation possible sur leur territoire. L’État, dans sa nouvelle législation, impose, d’ailleurs, aux élus de déterminer les zones utilisables pour les énergies renouvelables. Si tel n’est pas le cas, l’État pourra intervenir et valider certains projets sans possibilité pour les collectivités locales de s’y opposer. Au regard de cette nouvelle législation, nous avons fait une présentation d’un vade-mecum aux élus des communautés de communes. Nous devrons faire de la pédagogie auprès des Nivernais afin de lever certaines contraintes liées à des a priori et des idées reçues sur l’éolien et le photovoltaïque. Il s’agit de permettre la bonne mise en œuvre de la transition énergétique, qui profitera demain à tout un chacun.

Quelles seront les actions prioritaires du SIEEEN en 2023 ?

Nous avons pu, déjà, réintégrer l’éolien dans la stratégie énergétique départementale, en accord avec le Conseil départemental. Nous avons un important chantier qui porte sur l’agrivoltaïsme. Nous ne pourrons développer ce secteur que si nous disposons d’une approche raisonnable sur les opportunités. Certaines prétentions exorbitantes de certains acteurs locaux ne sont pas acceptables et risquent de bloquer le développement des projets.

Si jamais les aides le permettent, nous souhaitons investir dans le développement de l’hydrogène vert. Le circuit de Nevers Magny-Cours offre des conditions idéales. Il y a, en effet, une entreprise qui a déjà construit un moteur automobile à hydrogène. Un véhicule est en train d’être testé sur le circuit. Nous pourrions produire de l’hydrogène vert par électrolyse de l’eau en nous appuyant sur la centrale photovoltaïque. La production pourrait être consommée sur place. De tels projets impliquent un investissement important. Les liens que nous avons tissés avec l’État et ses services départementaux sont forts. La confiance est mutuelle et nous pouvons espérer que cette relation se poursuive ainsi. Nous partageons, ainsi, avec la Direction Départementale du Territoire une vision et des projets similaires, ce qui offre des perspectives prometteuses pour l’avenir.