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Patrimoine et Énergies

Patrimoine et énergies
En juillet dernier, la SEM Nièvre Energies avait démarré le chantier de construction de la centrale hydroélectrique des Forges Royales de Guérigny.
vis Guérigny

La centrale hydroélectrique des Forges Royales de Guérigny installée

Guerigny

Copyright photographique : Lionel BRUGGER/SIEEEN
 

Malgré quelques aléas qui ont retardé le chantier, la vis hydrodynamique est aujourd’hui installée. Après une phase de tests d’environ deux semaines, la centrale sera mise en service courant février.
 
Après la mise hors d’eau complète de la zone du chantier, le SIEEEN a dû réaliser une étude de sol pour vérifier la composition du terrain. La nature et l’état de composition du sous-sol s’étant avéré de mauvaise qualité, il a donc été nécessaire de réaliser des fondations spécifiques de type micropieux. Lors de la mise hors d’eau du canal, des poutres en chênes ont également été découvertes dans le fond du lit de la rivière, ce qui a nécessité de revoir la conception du massif de fondation aval de la turbine.. Enfin, les aléas climatiques de l’hiver (fortes pluies et crues en Décembre) ont apporté également leur lot de complications. L’auge et la vis de la centrale hydraulique ont toutefois été installées avec succès les 6 et 7 janvier derniers. Cette opération minutieuse a nécessité l’intervention d’une grue et un ajustement très précis de l’ensemble mécanique, pour venir le positionner entre le bâtiment clocheton et un bâtiment appartenant à l’association des Amis du Vieux Guérigny. Mais tout cela s’est déroulée sans encombre. Les batardeaux provisoires ont ensuite été retirés afin de rétablir la libre circulation de l’eau dans le bief. Les travaux de finition de l’installation électrique  se terminent.. La centrale hydroélectrique des Forges Royales de Guérigny devient ainsi une réalité, quinze ans après la première étude.

Une réalisation exemplaire

En 2007, une étude de faisabilité du SIEEEN confirme le potentiel hydroélectrique du site des Forges Royales de Guérigny. Trois ans plus tard, le bureau d’études Canal-E conduit une étude préliminaire et d’avant-projet pour confirmer l’intérêt du projet. Mais, plusieurs facteurs vont perturber les avancées. Le site classé aux monuments historiques impose des contraintes de génie civil. En 2012, l’évolution des réglementations environnementales instaure un classement des cours d’eau au titre de la continuité écologique. Tout projet de construction doit respecter, dès lors, les enjeux environnementaux.

Le SIEEEN abandonne, en 2014, son idée de rénover les turbines existantes. Le projet prend ainsi un nouveau tournant avec le choix d’implanter une vis hydrodynamique d’une puissance brute de 67 kW, d’un diamètre d’environ2,700 m sous une hauteur de chute moyenne de 2,27 m pour un débit d’équipement de 3 m³/s. Cette solution doit permettre une production annuelle de 316 MWh d’électricité. Directement injectée sur le réseau électrique, celle-ci correspond à la consommation annuelle d’électricité, hors chauffage, d’environ 105 foyers.

Le 24 août 2020, le permis de construire de l’installation est délivré à Nièvre Énergies, qui a récupéré l’ensemble des activités de production d’énergies renouvelables du SIEEEN. Le 4 septembre, la Préfecture de la Nièvre confirme, par arrêté, l’autorisation d’utiliser l’énergie hydraulique des rivières Nièvre d’Arzembouy et Nièvre de Champlemy sur le site des Forges Royales à Guérigny pour l’exploitation de l’aménagement hydroélectrique. Après l’obtention de toutes les autorisations, les travaux ont démarrés le 5 juillet 2021. Ces derniers représentent un investissement de 654 000 € porté à 100 % par Nièvre Énergies.

La technologie de turbine retenue répond aux réglementations environnementales. Elle est ichtyocompatible et présente l’avantage d’améliorer les conditions de circulation piscicole du site en facilitant la dévalaison sans mortalité. La gestion de l’installation et des ouvrages va améliorer, en outre, la répartition des débits en période d’étiage entre les deux bras de la rivière Nièvre, en aval de la retenue de Guérigny, Ce qui augmentera donc la qualité environnementale du site.

D’autres projets sont envisageables en Nièvre. Mais, par sa complexité, ce type d’opération nécessite une analyse plus approfondie que les installations ENR en milieu sec. Le SIEEEN pourra s’appuyer sur les retours d’expériences du chantier des Forges Royales de Guérigny pour optimiser ses futurs projets éventuels.