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Transition énergétique et climat

Précarité énergétique
Présentation à destination de collectivités nivernaises le 5 décembre dernier, organisée avec par la Préfecture de la Nièvre, la DDT - le SIEEEN et le Conseil départemental de la Nièvre.
photovoltaique

Le SIEEEN et la DDT partagent leurs connaissances sur le développement des énergies renouvelables

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Cette journée de sensibilisation aux énergies renouvelables a été portée par Daniel Barnier, préfet de la Nièvre, Pierre Papadopoulos, directeur départemental des territoires, François Karinthi, directeur général des services du Conseil départemental représentant le président du Département et Guy Hourcabie, président du SIEEEN. Une vingtaine d’élus des communautés de communes et d’acteurs du territoire (CCI…), en présentiel, ainsi qu’une dizaine de techniciens et représentants des collectivités, en visioconférence, ont participé à cette journée de sensibilisation.



La stratégie nationale bas carbone de la France vise à atteindre la neutralité carbone en 2050. Elle définit des plafonds d’émission de gaz à effet de serre (GES) à ne pas dépasser. La scénarisation mise sur une réduction des GES de 40 %, en 2030, par rapport à 1990. Les objectifs sur la période 2015-2018 n’ont pas été atteints, toutefois.



Pour soutenir les exigences fixées, l’État a mis en place une programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE). Celle-ci flèche les actions prioritaires dans le domaine de l’énergie pour les dix prochaines années. Outre la réduction de la consommation d’énergie, la PPE française table sur une diversification du mix énergétique. L’ambition est d’atteindre 40 % d’énergie renouvelable électrique dans la production nationale, à l’horizon 2030. La France est en retard par rapport aux autres pays européens. En 2020, 19 % de sa production d’électricité provenait des installations d’énergies renouvelables, soit 4 % de moins que le seuil prévu. En outre, la PPE pose l’exigence de l’augmentation de 40 % à 60 % de la production de chaleur renouvelable par rapport à 2016.



Photovoltaïque, éolien, réseaux de chaleur : trois filières porteuses



Différentes installations d’énergies renouvelables permettent de produire de l’énergie décarbonée. En Bourgogne Franche-Comté, le réseau de chaleur bois (9 078 GWh produits), l’éolien (1 950 GWh produits) et le photovoltaïque (372 GWh produits) sont les filières qui se développent le plus. Le Schéma régional d'aménagement, de développement durable et d'égalité des territoires (SRADDET) a pour objectif de produire 24 320 GWh d’énergies renouvelables à l’horizon 2050. En 2020, cette production était de 11 400 GWh.



Une éolienne de 2 MW équivaut à la consommation électrique annuelle de 1 500 habitants. En Nièvre, un habitant consomme en moyenne 3 000 kWh par an. Le parc éolien de Clamecy-Oisy (6 éoliennes, 12 MW) alimente en énergie 8 800 habitants, soit deux fois la population de ces communes.



Le photovoltaïque suppose de l’espace. Un hectare d’emprise de panneaux solaires d’une puissance de 400 MWc équivaut à la consommation électrique annuelle de 400 habitants. À Verneuil-Charrin, le parc photovoltaïque sur 69 hectares (0,13 % de la surface de la communauté de communes Sud Nivernais) alimente en énergie électrique 17 200 habitants (80 % de la population de la communauté de communes). Les ombrières photovoltaïques installées sur les parkings du circuit de Nevers Magny-Cours (3,9 ha) couvrent les besoins en énergie électrique de 4 000 habitants soit 55 % de la communauté de communes Loire et Allier.



Un réseau de chaleur de 500 kW peut alimenter en chauffage 6 640 m² d’espace de vie, soit 80 foyers de 4 personnes. En Nièvre, vingt-deux chaufferies sont en service, actuellement.



Les potentialités pour la Nièvre



La consommation annuelle d’énergie de la Nièvre est de 5 800 GWh (donnée 2018). Le développement des énergies renouvelables peut permettre au territoire de tendre vers une meilleure maîtrise de sa demande d’énergie. Aujourd’hui, trois parcs éoliens produisent 51,7 MW, soit la consommation de 128 000 habitants. Trois autres parcs sont autorisés (55 MW, 55 000 habitants) et deux autres projets sont en instruction (55 MW, 40 000 habitants). Afin de ne pas dénaturer l’environnement, l’insertion paysagère est un critère important.



Deux centrales photovoltaïques au sol sont en production (57 MWc, 22 800 habitants). Huit autres centrales ont bénéficié d’une autorisation, elles pourront produire 103 MWc pour alimenter 41 200 habitants. Quinze projets sont en instruction (455 MWc, 182 000 habitants).



D’autres filières peuvent être envisagées sur le territoire telles que l’autoconsommation individuelle et collective et l’agrivoltaïsme sur des parcelles peu fertiles.



La seconde phase de la stratégie énergétique départementale enclenchée en 2023



Au cœur du territoire, le développement des énergies renouvelables peut apporter localement. Les communes, communautés de communes et le Conseil départemental profitent d’une fiscalité intéressante. Les opérateurs participent financièrement aux projets locaux et durables (enfouissement de réseaux, équipement public, plantation de haies, amélioration de l’habitat…). Les riverains et les collectivités peuvent profiter également de ces projets grâce à l’investissement participatif.



Cette journée de sensibilisation est importante pour le territoire. Ce dernier est en retard dans le déploiement des capacités locales de production d’énergies renouvelables. Alors que l’attente des Nivernais est forte, l’acceptabilité sociale diminue paradoxalement. Le Conseil départemental et le SIEEEN ont donc mis en œuvre une stratégie énergétique départementale, en 2015, afin de planifier le développement des énergies renouvelables tout en veillant à leur acceptabilité sociale. Pour enclencher la seconde phase de la stratégie, le comité de pilotage stratégique a été élargi à d’autres collectivités. Un diagnostic territorial sera réalisé, de février à juin 2023, avant la mise en place d’une feuille de route entre juillet et octobre 2023.