Présentation de la centrale micro hydraulique des Forges Royales de Guérigny

Ce projet a bénéficié d'un soutien financier de la part de l'ADEME Bourgogne Franche-Comté pour la réalisation des études d'avant-projet. Les travaux de rénovation patrimoniaux doivent également bénéficier d'un soutien financier à hauteur de 38 461 € de la part de l'Etat dans le cadre de la Dotation de Soutien à l'Investissement Local 2021.

MM. Château, maire de la commune et ses adjoints, Devienne, vice-président de la communauté de communes Les Bertranges, Gauthron, président de l’association Les Amis du Vieux Guérigny, Guitton et Ravise, respectivement président et secrétaire de la société de pêche Le Barbot, ont assisté à cette réunion.

Au début des années 2000, le SIEEEN explore de nouvelles filières et s’intéresse particulièrement au développement des énergies renouvelables sur le territoire nivernais. Le département dispose, en effet, de ressources naturelles importantes. Entre 2005 et 2008, le Syndicat effectue un recensement des barrages et moulins hydrauliques présents sur la Nièvre. Le potentiel hydroélectrique de plusieurs sites est alors analysé. Eu égard à sa situation géographique, les Forges Royales de Guérigny présente un intérêt indéniable pour la production d’électricité verte à partir de l’énergie hydraulique. Afin de confirmer l’opportunité d’implanter une centrale hydroélectrique de type Kaplan en lieu et place des deux anciennes turbines existantes sur ce site, le SIEEEN lance une étude de faisabilité, en 2007. Trois ans plus tard, le bureau d’études Canal-E conduit une étude préliminaire et d’avant-projet pour confirmer l’intérêt du projet. Mais, plusieurs facteurs vont perturber les avancées.

Le développement de la centrale hydroélectrique retardé

Le site des Forges Royales est classé aux monuments historiques. Ce qui impose des contraintes de génie civil sur les ouvrages existants. En 2012, l’évolution des réglementations environnementales instaure un classement des cours d’eau au titre de la continuité écologique. Tout projet de construction doit respecter, dès lors, les enjeux environnementaux. Le SIEEEN envisage alors de rénover les turbines existantes. Il met en place des batardeaux pour isoler et mettre hors d’eau la chambre des turbines afin d’inspecter les anciennes machines. Mais, une telle opération requiert un investissement plus important. Compte tenu de l’ancienneté des turbines (années 1900), les rendements de production d'électricité ne permettent pas d’assurer la faisabilité technico-économique d’un projet de centrale hydroélectrique.

Une solution qui améliore la qualité environnementale du site

En 2014, le SIEEEN abandonne l’idée de rénovation des turbines existantes et étudie la possibilité d’installer une solution plus moderne. Le projet prend ainsi un nouveau tournant avec le choix d’implanter une vis hydrodynamique d’une puissance brute de 67 kW, d’un diamètre de 2,50 m sous une hauteur de chute moyenne de 2,27 m pour un débit d’équipement de 3 m³/s. Cette solution doit permettre une production annuelle de 316 MWh d’électricité. Directement injectée sur le réseau électrique, celle-ci correspond à la consommation annuelle d’électricité, hors chauffage, d’environ 105 foyers. Le 24 août 2020, le permis de construire de l’installation est délivré à Nièvre Énergies qui a récupéré l’ensemble des activités de production d’énergies renouvelables du SIEEEN. Le 4 septembre, la Préfecture de la Nièvre confirme, par arrêté, l’autorisation d’utiliser l’énergie hydraulique des rivières Nièvre d’Arzembouy et Nièvre de Champlemy sur le site des Forges Royales à Guérigny pour l’exploitation de l’aménagement hydroélectrique.

La technologie de turbine retenue répond aux réglementations environnementales. Elle est ichtyocompatible et présente l’avantage d’améliorer les conditions de circulation piscicole du site en facilitant la dévalaison sans mortalité. La gestion de l’installation et des ouvrages va améliorer, en outre, la répartition des débits en période d’étiage entre les deux bras de la rivière Nièvre, en aval de la retenue de Guérigny. Ce qui améliorera donc la qualité environnementale du site.

Ce projet participe également à la préservation des bâtiments et des éléments patrimoniaux des Forges Royales par son apport à la restauration : reprise des pierres de taille dégradées et, en partie basse, des enduits d’étanchéité du bâtiment appartenant à l’association Les Amis du Vieux Guérigny ainsi que du bâtiment clocheton, propriété de la commune. Le bâtiment abritant les deux anciennes turbines sera rafraîchi pour abriter le local technique de l’installation. Les passerelles d’accès au site seront sécurisées.

Quatre mois de travaux prévus

Le chantier sera réalisé durant la période d’étiage, il démarrera le 5 juillet pour une durée de quatre mois. La maîtrise d’œuvre sera assurée par l’agence Hydrostadium. Les entreprises ELLIPSE et ER3i se chargeront du génie civil, des travaux patrimoniaux, des équipements hydroélectriques et du contrôle commande. Le montant des travaux représente un investissement de 558 054 € porté à 100 % par Nièvre Énergies. Pour permettre la pose des batardeaux et la rehausse des vannages existants, un abaissement de la hauteur d’eau de la retenue de Guérigny d’au moins 30 cm sera effectué début juillet. La mise en service de l’installation et le raccordement au réseau électrique sont programmés pour novembre prochain.