Rencontre avec André Metzdorff, Chef du service Patrimoine et Énergies

Le projet des ombrières photovoltaïques du circuit de Nevers Magny-Cours a été le seul dossier lauréat en Bourgogne Franche-Comté de l’appel à projets national de la CRE…

L’appel à projets de la Commission de régulation de l’énergie (CRE) a défini des critères très précis pour apprécier la recevabilité des dossiers de candidature. Pour qu’un projet soit éligible et puisse intéresser l’État, il faut une grande surface d’installation avec un productible ainsi qu’un prix de vente bas. La SEM Nièvre Énergies a travaillé avec un bureau d’études pour monter son plan de financement et arrêter une proposition de prix de vente à 82 € le Mégawatt heure. Ce qui permettait d’envisager un temps de retour sur investissement satisfaisant de 14 ans. D’autres aspects ont été favorables au projet des ombrières. La SEM est structurée pour favoriser le financement participatif. Au final, nous avons bénéficié d’une majoration de 3 € liée au financement participatif du prix de vente, qui a été fixé à 85 € le Mégawatt heure. Nièvre Énergies a pour mission première de promouvoir et développer les énergies renouvelables en Nièvre. Il est important de démontrer, à travers des projets exemplaires, que le photovoltaïque a le droit d’exister sur le territoire à condition que les investissements, le temps de retour et le taux de retour sur investissements soient maîtrisés. La SEM porte ce projet à 100 %.

Quels enseignements pouvez-vous tirer après neuf mois d’activité de l’installation ?

Les ombrières photovoltaïques sont en service depuis le début de l’année. Elles sont en télégestion totale. La production est conforme au taux de rendement prévu initialement, malgré une petite période d’ajustement. Depuis la mise en route de l’installation, la production est de 3.931 GWh Nous avons déploré une anomalie sur l’un des soixante-cinq onduleurs de la centrale. Nous découvrons, en fait, la complexité d’un projet de cette ampleur. Nous sommes tributaires de la situation de production générale en France. Cet été, nous avons connu, par exemple, des prix de vente négatifs : le niveau d’ensoleillement excellent a profité à beaucoup de producteurs sur le plan national. Le fonctionnement de la centrale photovoltaïque est tributaire également des travaux d’Enedis sur le réseau HTA. Les interventions sur le poste source à Saint-Parize-le-Châtel impliquent l’arrêt de l’injection de l’électricité produite sur le réseau. Nous ne subissons pas cet aléa avec les petites centrales photovoltaïques…

D’autres projets de cette ampleur sont-ils envisagés sur le territoire nivernais ?

En 2020, plusieurs projets étaient à l’étude. Mais, nous devons être très vigilants sur le respect de l’écologie et de l’environnement et montrer une vraie rigueur sur l’ingénierie financière. En outre, tout projet doit profiter économiquement aux territoires et à leurs habitants. Nièvre Énergies co-développe un projet avec la société Total Quadran à La Plaine sur la commune de Varennes-Vauzelles. La SEM, Nevers Agglomération et d’autres partenaires et citoyens détiennent 47 % des parts. Les études techniques et environnementales sont faites. Une concertation citoyenne est en cours pour permettre à la population de mieux apprécier la démarche ainsi que l’intérêt d’utiliser un terrain à faible potentiel agricole pour une telle installation. D’une puissance de 15 MWc, la centrale photovoltaïque sera construite au sol et aura une production annuelle de 17 000 MWh par an.