RENCONTRE AVEC... Frédéric Sacquet, directeur de la Régie SIEEEN Chaleur

À quels enjeux répond le développement des réseaux de chaleur et, par extension, de la filière bois en Nièvre ?

Le SIEEEN s'est toujours donné pour mission de répondre aux besoins et demandes de ses collectivités adhérentes. En ce sens, le développement des chaufferies bois et des réseaux de chaleur est une réponse aux aspirations et aux volontés des élus locaux de voir se développer les énergies renouvelables sur leurs territoires. L'engouement actuel est très fort sur ce sujet. La Régie SIEEEN chaleur est un service public et un outil mis à disposition des collectivités pour faire avancer la transition énergétique du département. Elle participe et apporte sa contribution à l'effort collectif.
Au-delà des vertus environnementales du développement des chaufferies bois, les récentes et violentes évolutions des prix des combustibles fossiles gaz et fioul, comparées à la stabilité économique du bois énergie, démontrent que le modèle que nous développons est solide dans le temps.

Le développement des réseaux de chaleur s'apprécie à l'aune des trois piliers et enjeux du développement durable : environnementalement vertueux, économiquement solide et socialement impactant avec, d'une part un ensemble d'activités et d'emplois générés au travers des différentes étapes d'études, de réalisation, d'exploitation et de maintenance des équipements, et d'autre part, la garantie pour les usagers des réseaux d'avoir un prix de la chaleur stable dans le temps.

Le développement des chaufferies bois ne va pas révolutionner la filière bois de la Nièvre en ce sens que la réelle valeur ajoutée des forêts nivernaises se trouve dans ses bois d’œuvre. Toutefois, la ressource bois pour l'énergie est présente localement et il serait dommage de ne pas l'utiliser et la laisser s'échapper en dehors du département. Le bois énergie utilisé dans nos chaufferies représente une partie infime de la récolte de bois du département, il s'agit exclusivement de bois de seconde classe qui ne peut être valorisé autrement que pour l'énergie ou l'industrie. Il nécessite, toutefois, d'être exploité, transformé, transporté, autant d'étapes qui apportent de la valeur ajoutée au produit et créent de l'activité sur le territoire... Une activité non-délocalisable qui plus est !

Quelles sont les réalisations 2021 ?

L'année 2021 a été assez intense en terme de réalisation pour la Régie SIEEEN Chaleur avec 4 chantiers en cours. La chaufferie d'Urzy, initiée en 2020, a accusé des retards à cause de la crise sanitaire mais nous avons pu la mettre en service cet automne. Les projets de Montsauche-les-Settons et d’Ouroux-en-Morvan ont débuté en 2021 ; nous les réceptionnons cette fin d'année. Nous avons lancé, également, le chantier d'une seconde plate-forme de production de plaquettes de bois, à Rix. Au-delà des réalisations de chaufferies et de réseaux de chaleur, en 2021, nous avons réalisé ou initié plusieurs études pour de nouveaux projets, notamment à Saint-Pierre-le-Moûtier, Lormes, Imphy, Entrains-sur-Nohain et La Charité-sur-Loire.

Parlons justement de la seconde plate-forme bois, en construction à Rix. Pouvez-vous nous préciser l’ambition de la Régie à travers ce projet ?

L'enjeu de cette plate-forme est de couvrir nos besoins sur le quart nord-ouest du département, qui offre encore un fort potentiel de développement de chaufferies, notamment à Varzy et Clamecy, et qui ne recèle que peu de fournisseurs de plaquettes. Nous avons, donc, dimensionné cette nouvelle plate-forme pour couvrir non seulement nos besoins actuels mais aussi anticiper les besoins futurs. Dans la même logique que lors de la réalisation de la plate-forme de Château-Chinon, le SIEEEN cherche à mutualiser au maximum les équipements qui peuvent l'être. En ce sens, l'implantation de notre bâtiment à côté des installations de nos collègues du service Déchets ménagers du SIEEEN, nous permettra de mettre en commun les engins de manutention, de pesée et de criblage.