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Régie SIEEEN Chaleur

Régie SIEEEN Chaleur
Trois questions sur la régie SIEEEN Chaleur

Rencontre avec Frédéric Sacquet, Directeur de la Régie SIEEEN Chaleur

SIEEEN Chaleur développe des réseaux de chaleur, depuis sa création en 2011. Quel bilan peut-on faire de l’évolution de la Régie ?

Fin 2024, la Régie comptera vingt-six chaufferies en fonctionnement. En faisant une moyenne depuis la création de SIEEEN Chaleur en 2011, cela représente deux réseaux de chaleur par an. À cela s’ajoutent les quatre extensions de réseaux existants. C’est une progression importante sur une dizaine d’années. Les projets se sont beaucoup développés dans le Morvan, durant les premières années de la Régie. Aujourd'hui, l'ouest et le sud du département sont très dynamiques. Le Plan de relance mis en place lors de l’épidémie de Covid ainsi que les hausses parfois violentes du prix du gaz et de l’électricité ont incité de nombreuses collectivités à envisager la création d’une chaufferie bois. Pour soutenir la croissance de nos activités, nous avons dû renforcer nos effectifs, ces dernières années. En effet, la Régie est passée de 2 personnes en 2016 à sept personnes en 2024.

En parallèle, la création de deux plates-formes de production de plaquettes de bois et l'augmentation du nombre de chaufferies nous ont amené à embaucher une personne supplémentaire pour assurer l'exploitation des sites. La Régie SIEEEN Chaleur est actuellement très axée sur le développement de projets : une quinzaine de chantiers sont en cours. D’ici 2023, nous dénombrerons une quarantaine de réseaux de chaleur. À cet horizon, nous aurons atteint le potentiel de développement de réseaux de chaleur, en Nièvre. A plus long terme, nous pourrons envisager de plus petites installations et nous centrer sur l’exploitation des chaufferies existantes. La Régie va renforcer, petit à petit, ses capacités internes d’exploitation afin de poursuivre l’objectif de gérer ses équipements en interne.

Au regard du volet deux de la stratégie énergétique départementale, quel peut être le positionnement de la Régie de Chaleur ? Quel rôle peut-elle jouer ?

Le développement de nouveaux réseaux de chaleur au bois fait partie de l'axe 2 de la stratégie. En ce domaine, nous sommes très investis. Même si SIEEEN Chaleur est un consommateur modeste de bois énergie avec 5 000 t/an pour 26 chaufferies, elle doit s’impliquer dans la stratégie de gestion de cette ressource. En 2030, elle devrait consommer 15 000 t/an de bois. Le département de la Nièvre doit être vigilant sur l’exportation du bois énergie, car la demande extérieure est importante. Notre objectif est d’utiliser la production locale de façon raisonnée. Nous avons opéré un rapprochement avec la Fédération nationale des communes forestières (FNCOFOR) pour voir comment travailler ensemble et recourir au bois des communes. Celles-ci appliquent un plan de gestion, qui a pour vocation de pérenniser la ressource en bois. Nous avons obtenu, en outre, la certification PEFC pour nos plates-formes de production de plaquettes. L'objectif est de travailler, là encore, avec des opérateurs locaux afin de consommer local. Le bocage constitue également une ressource importante pour notre département, c'est pourquoi nous travaillons aussi avec des agriculteurs pour nous approvisionner en plaquettes de bois. Leur gestion raisonnée et raisonnable des haies permet d'entretenir une campagne bocagère, avec les haies qui font son charme, et d'utiliser une ressource locale.

Outre la ressource bois, quelles autres solutions la Régie étudie-t-elle pour poursuivre le développement des réseaux de chaleur collectifs en Nièvre ?

SIEEEN Chaleur a mené des études sur la récupération de l’énergie fatale ainsi que sur le solaire thermique en complément du bois énergie. Mais, ces projets n’étaient pas viables. La Régie est engagée avec l’Ademe pour financer des installations de production de chaleur renouvelable au travers d'un Contrat Chaleur Renouvelable Territorial (CCRT). Grâce à ce dispositif, nous finançons les projets bois énergie, solaire thermique, géothermie… bref, tous les porteurs de projets collectifs, d’entreprises et d’associations, entre autres. Nous avons soutenu, ainsi, un projet de géothermie à Magny-Cours. Nous attendons de pouvoir apprécier les résultats de l’exploitation pour voir si l’opération peut être répliquée ailleurs. La Régie intègre, en outre, la vente de chaleur aux particuliers. C’est déjà le cas à Varzy, où quatre particuliers vont être raccordés au réseau de chaleur. Une vingtaine de particuliers pourront également être raccordés au nouveau réseau de chaleur de la commune de Château-Chinon.