RENCONTRE AVEC... Jean-Paul Gauthron, 
Président de l’association Les Amis du Vieux Guérigny

Quel intérêt présente l’installation d’une centrale hydroélectrique pour un site classé comme Les Forges Royales de Guérigny ?

Cette centrale hydroélectrique est digne d’intérêt puisqu’elle va montrer que le site des Forges Royales de Guérigny est toujours utile à la société. Elle va produire de l’électricité pour une centaine de familles. Cette centrale va également permettre de faire le lien entre l’histoire du site et le présent. Elle sera installée, en effet, dans un cadre qui utilisait déjà l’énergie hydraulique aux XVII^e et XVIII^e siècles pour assurer la production de pièces métalliques de sécurité pour la marine. Les anciennes turbines sont toujours présentes sur le site. Cette centrale hydroélectrique confirme, d’une certaine manière, que Les Forges Royales de Guérigny sont un site actuel.

Ce projet offre-t-il de nouvelles opportunités de valoriser le site des Forges Royales ?

Tout à fait ! Pour installer la centrale, il y aura des travaux de rafraîchissement de certaines parties du patrimoine existant ainsi que la sécurisation d’une passerelle. Il faut savoir que les bâtiments sont abandonnés depuis 1927 et que les Forges Royales ont fermé en 1971. Elles comprenaient une vingtaine d’établissements au bord de l’eau qui, pour certains, ne sont plus entretenus. L’association « Les Amis du Vieux Guérigny » est propriétaire de deux bâtiments et la commune de trois autres. La rivière où sera installée la centrale hydroélectrique passe entre nos bâtiments. Par ailleurs, des animations sont envisagées sur le thème de l’eau et, chaque année, des visites guidées permettent aux touristes de découvrir l’un des fleurons de l’industrie française des siècles passés. Notre musée est sur le site, nous pourrons apporter, évidemment, aux visiteurs toutes les informations sur les différentes utilisations de l’eau à travers le temps. Ce sera une belle façon de mettre en lumière l’activité du site et de faire prendre conscience qu’il demeure un patrimoine vivant grâce aux animations, aux expositions à l’espace Olympe de Gouge, au théâtre et au futur espace Lafayette après rénovation d’une partie du bâtiment à clocheton, à l’espace Mitterrand, aux salles de réunion et aux trois gymnases qu’il abrite. Les Forges Royales de Guérigny sont utilisées au quotidien, c’est un vrai lieu de vie réinvesti et qui continue de l’être.

Quel regard portez-vous sur la démarche du SIEEEN ?

L’approche est intéressante. Même si le retour sur investissement d’un tel projet est long, il me semble important de montrer que de tels sites ont du potentiel. D’autres sites pourraient accueillir un tel projet, je pense à Urzy, notamment… Les échanges avec le SIEEEN ont été constructifs. Nous avons eu une collaboration positive. Nous avons joué notre rôle en partageant des informations ainsi que des publications (Le Marteau Pilon et les colloques thématiques) évoquant les turbines. Nous sommes favorables à ce type d’aménagement qui s’inscrit dans une bonne dynamique. Nous prévoyons, en outre, une convention pour que l’un des murs de nos bâtiments puisse accueillir des appuis de la centrale.