Rencontre avec... Nicolas Angué, chef de service, à la ressourcerie La Fabricole APIAS

Pouvez-nous nous présenter La Fabricole, ce qui a motivé sa création ?

La Fabricole est une émanation de l’Association pour l’Insertion et l’Accompagnement Social (APIAS). APIAS est une structure vouée à l’accompagnement des personnes en situation de handicap installée à Corbigny. Nous nous sommes interrogés longuement sur la question de l’inclusion professionnelle et l’exercice de la citoyenneté. Nous avons alors pensé à un lieu ouvert qui sorte de notre champ d’exercice habituel. Nous étions également dans un questionnement sur les problématiques environnementales. C’est ainsi qu’est né le projet d’une ressourcerie, qui récupère des objets tout en offrant un espace de ressources aux personnes que nous accompagnons. Nous avons élargi notre comité de pilotage et, après presque deux ans de réflexion et de travail, nous avons concrétisé notre projet, en novembre 2018. Nous avons commencé à travailler, nous faire connaître et récupérer des objets. Nous avons ouvert une boutique, accessible au grand public une fois par semaine. Grâce à l’obtention d’un conventionnement chantier d’insertion, nous avons pu faire nos premières embauches, fin 2019. Depuis début 2020, nous récupérons des objets au travers de vide-maisons. Notre boutique est ouverte, désormais, cinq demi-journées par semaine.

Que fait La Fabricole concrètement ?

La Fabricole compte, aujourd’hui, huit salariés en insertion. Il y a, bien sûr, un encadrement technique ainsi qu’un accompagnement socioprofessionnel vers l’emploi. J’assure la coordination de l’activité. L’association collecte toutes sortes d’objets que l’on peut trouver dans une maison soit en se déplaçant sur site, soit par des apports volontaires. En revanche, nous ne récupérons pas les vêtements. Nous sommes implantés dans un territoire rural, au sein duquel la population est vieillissante. De nombreuses familles ainsi que les agences immobilières nous sollicitent pour vider les maisons qui sont mises en vente. Nous trions les objets récupérés, nous les valorisons et nous les proposons à la vente dans la boutique de La Fabricole. Depuis 2022, nous avons ouvert une deuxième boutique, à Corbigny. Nous avons racheté un local pour y installer le siège social de l’association. Celui-ci comprenait un espace commercial, nous avons donc profité de cette opportunité. Cette deuxième boutique propose des objets qui ont plus de valeur.

Nous travaillons, en outre, avec des organismes de tutelle qui soutiennent des personnes en difficulté financière et sociale. Nous venons en aide à ces personnes en leur offrant un peu plus de confort dans leur vie quotidienne. C’est aussi cela l’ADN de notre association.

L’autre raison d’être de La Fabricole est de favoriser le brassage social. Nous accueillons des bénévoles, un atelier du foyer d’insertion de l’APIAS, des animations en partenariat avec le théâtre éprouvette de Corbigny, un atelier de reconditionnement numérique, notamment. En tant qu’espace social, l’association se doit d’être un véritable lieu de rencontres, qui dynamise la vie sociale et culturelle. Nous faisons en quelque sorte du liant social !

Quels liens entretenez-vous avec le réseau CESAR 58 ?

C’est une vieille histoire… Au départ, le réseau avait été constitué dans le cadre d’un programme zéro gaspillage, zéro déchet que portait le SIEEEN pour son territoire. J’ai eu un premier contact avec Émilie Mauroy qui pilotait le projet. La Fabricole a ainsi un lien historique avec le Réseau CESAR 58. Nous nous investissons dans les réunions, nous préservons et développons des liens avec les autres structures du réseau. Nous avons tous commencé plus ou moins au même moment nos activités. CESAR 58 permet de mettre en relation facilement les différentes structures de l’économie sociale et solidaire. C’est un point d’appui ouvert sur le partage, il apporte un ancrage et une base à tous nos projets.