RENCONTRE AVEC... Yannick Hoarau, André Metzdorff et Ludovic Couture

Y.H. : Nous avons été en contact permanent avec nos entreprises durant le confinement. Pour pallier l’arrêt des chantiers, nous leur avons versé des acomptes et honoré les factures qu’elles nous avaient adressées dans les plus brefs délais. Grâce au télétravail, nous avons pu réaliser les études et faire nos demandes d’autorisation de travaux. En concertation avec les entreprises, nous avons validé les attestations de reprise fin avril et défini un protocole sanitaire strict sur les chantiers. Dès le 4 mai, nous avons repris nos activités de réseaux... Depuis le 11 mai, les entreprises sont à l’œuvre avec 85 % de leur personnel environ. Nous avons perdu 2 mois d’activité, et ce, dans une période propice aux travaux soit environ 20 % de notre prévisionnel. Nous devons nous adapter avec les aléas du marché. Certains fournisseurs nous ont adressé en mai seulement des accusés de réception de nos commandes passées en février. Comme ils sont eux-mêmes dépendants des sites de production étrangers, le retard se répercute également sur notre planning. Nos entreprises prestataires envisagent de fermer une quinzaine de jours durant l’été, période durant laquelle ils font la révision de leurs matériels. Ce n’est qu’à partir de la rentrée de septembre que nous serons tous de nouveau à plein régime.
Quelles sont les incidences du confinement sur les chantiers du service Patrimoine et Énergies ?

A.M. : La centrale photovoltaïque de 28 000 m² du circuit de Nevers Magny-Cours est notre chantier majeur. Nous avons eu avec l’entreprise une longue négociation, fin avril. Ces discussions ont permis de poser un nouveau cadre d’intervention respectueux des consignes sanitaires de l’Organisme Professionnel de Prévention du Bâtiment et des Travaux Publics. Nous avons trouvé un compromis équitable sur les incidences financières qui ne représenteront, au final, qu’un supplément de 0,6 % du montant total du projet. L’entreprise prend en charge l’hébergement, la restauration et la protection individuelle de son équipe et la SEM Nièvre Énergies assume la location de 2 bungalows supplémentaires (4 au total) ainsi que la facture de l’entreprise de nettoyage et de désinfection des locaux.  

Dès la reprise de notre activité en présentiel le 12 mai, nous avons pu relancer les 12 chantiers qui étaient en cours : 6 pour le compte du SIEEEN (1 800 000 €) et 6 autres pour les collectivités (1 200 000 €). Ceux-ci sont intégralement confiés à des petites entreprises locales et bourguignonnes. Hormis l’incidence de calendrier, aucune entreprise n’a fait valoir de surcoût. Ce sont des petites opérations avec des équipes très réduites. Les plannings sont légèrement prolongés pour garantir la sécurité sanitaire des intervenants. Lors des discussions de préparation de reprise, nous avons évoqué la période estivale. Celles-ci maintiennent leur coupure estivale entre le 14 juillet et le 15 août. Nous ne pourrons pas rattraper les 2 mois de retard, nous n’avons heureusement pas de contraintes de dates pour la livraison de nos chantiers.

L.C. : La période de confinement n’a globalement pas été négative, en fin de compte, puisque nous avons pu traiter une part importante de notre charge administrative, grâce au télétravail. Nous avons fait la mise à jour complète des données de consommation des collectivités sur l’année 2019. Nous utilisons le logiciel online Vertuoz pour optimiser l’analyse des données et traduire celles-ci en plan d’actions d’efficacité énergétique. Les bilans énergétiques des collectivités ont tous été réalisés ! Nous avons également travaillé à la rédaction de 2 marchés importants auxquels les entreprises du territoire peuvent répondre.

Depuis le 11 mai, nous renouons avec les collectivités, nous échangeons sur leurs projets de réhabilitation (mairie, école primaire…). Nous devons, il est vrai, composer avec la complexité de la situation. Les équipes municipales ne sont pas encore toutes constituées, le second tour des élections ayant été reporté à fin juin. Nous avons un chantier important en prévision. En effet, les communautés de communes Les Bertranges et Sud Nivernais, engagées dans la réalisation d’un plan climat air énergie territorial (PCAET) et accompagnées par le service Transition énergétique et climat, avaient formulé le souhait d’adhérer à la compétence « Maîtrise de la demande d’énergie (MDE) et conseil en énergie partagé (CEP) » du SIEEEN. Nous devrons, dans ce cadre auditer 130 bâtiments sur une trentaine de collectivités.