Rencontre avec... Yannick Hoarau, directeur des travaux au service Électricité du SIEEEN

Chaque année, le SIEEEN rencontre les Commissions Locales d’Énergie. Quelle est l’importance de ces rendez-vous

Les réunions avec les Commissions Locales d’Énergie (CLE) sont essentielles. Le SIEEEN peut diffuser un ensemble d’informations importantes aux collectivités. Les délégués sont les relais du Syndicat sur le terrain. Les informations qu’ils ont recueillies viennent enrichir les données sur la qualité des réseaux de distribution de l’électricité en Nièvre. Le SIEEEN peut affiner, ainsi, ses analyses et initier des actions correctives. Lors des réunions avec les CLE, nous abordons trois grandes thématiques, en général. Nous évoquons dans le cadre du contrôle de concession, les micro coupures subies par chaque commune. Auparavant, nous présentions le temps de coupure par habitant pour le département. Comme il y avait une très forte disparité entre les communes rurales et la zone urbaine, nous avons demandé à notre concessionnaire de nous fournir les micro coupures par commune, à partir de 2022. L’amplitude est vraiment grande d’une zone à une autre. Si dans une commune urbaine, les micro coupures sont de 60 minutes, dans certaines communes du Morvan, elles atteignent 300 minutes ! Nous évoquons également la précarité énergétique en insistant sur la fourniture d’énergies ainsi que les différents dispositifs dont peuvent bénéficier les ménages tels que les fonds petits travaux. Nous faisons un point sur les investissements des réseaux de distribution de l’électricité, l’éclairage public et le déploiement des bornes de recharge.

Un nouveau contrat de concession est en cours. Quels sont les points de vigilance que vérifie le SIEEEN ?

Le nouveau contrat de concession est mis en œuvre, depuis le 1er janvier 2023. Nous avons retenu un point de vigilance principal : un temps de coupure de 59 minutes par habitant par an. C’est ce temps de coupure qui va déterminer les investissements pour les quatre prochaines années (2023-2027). Afin de maintenir cet objectif, Enedis s’est engagé à investir a minima 11 millions d’euros dans le premier plan quadriennal. Après présentation du CRAC par Enedis, le SIEEEN a pu constater que le temps de coupure moyen par habitant par an avait presque doublé, en 2022 ! Le concessionnaire doit proposer un programme d’investissements pour abaisser le temps de coupure et déterminer les actions qui doivent être initiées, sur la base de ces analyses. De nombreux élus nous ont alerté et continuent de nous alerter sur ces problèmes récurrents causés par les micro coupures. Même s’il y a un dialogue, des réunions de travail et un partage des analyses avec notre concessionnaire, nous porterons un regard très vigilant, au cours de l’année 2024, sur le respect des engagements pris dans le cadre du contrat de concession. De nouvelles négociations sont prévues à l’issue du premier plan quadriennal, en 2027. Elles permettront de déterminer les investissements à plus long terme.

Pouvez-vous nous préciser les chantiers majeurs ou prioritaires à moyen terme ?

Nous nous appuyons sur l’inventaire du FACé pour apprécier les besoins du département. Les dotations qui sont attribuées à la Nièvre sont calculées en fonction du nombre de départs mal alimentés (DMA). Grâce aux réunions de travail avec Enedis, nous pouvons cibler les besoins et affiner notre analyse sur l’état des réseaux. L’objectif est d’améliorer la qualité de la distribution de l’électricité aux usagers. Dans le domaine de l’éclairage public, nous avons des échéances importantes. Nous devons boucler les tranches 2 et 3 de la dotation de soutien à l’investissement local (DSL) ainsi que les opérations liées au Fonds Vert. Nous devons remplacer 9 500 points lumineux par des solutions LED connecté, qui vont permettre aux communes de réaliser a minima 50 % d’économie sur leur consommation d’énergie liée à l’éclairage public. En modernisant leur éclairage public, elles éviteront de consommer 2 000 MWh d’électricité et de rejeter 235 000 kg de CO2. Ces chantiers seront terminés en 2025. 40 % du parc d’éclairage public de la Nièvre sera connecté, à cet horizon. Nous pourrons proposer, alors, de nouveaux services aux collectivités tels que la vidéosurveillance, les signalisations temporaires aux abords des établissements scolaires et les capteurs dédiés à la qualité de l’air. Le SIEEEN devra mettre en place, toutefois, une hypervision pour télégérer les installations, récupérer et traiter les données. L’objectif, à terme, est d’aider les collectivités à optimiser leurs coûts de fonctionnement.