Un premier atelier territorial pour enrichir l’étude de la stratégie énergétique départementale

Le 13 mars 2024, un premier atelier de travail participatif s’est tenu à l’Agropôle de la Ferme du Marault, à Magny-Cours, pour permettre la co-construction d’une stratégie départementale de développement des énergies renouvelables. Blandine Delaporte, première vice-présidente du Conseil départemental, en charge des transitions, du fonds d’innovation et d’investissement territorial et du dialogue avec les habitants, et Guy Hourcabie, président du SIEEEN, ont introduit la séance du jour.

Le second volet de la stratégie énergétique départementale, lancée en octobre 2023, cible le développement des énergies renouvelables. La démarche intègre les enjeux techniques, opérationnels, stratégiques et sociétaux. Elle privilégie une construction collective des trajectoires avec les parties prenantes du territoire. Les participants, élus, chambres consulaires et représentants d’associations ont pu échanger sur les potentiels des différentes filières et les axes à prioriser.
Lors de la séance plénière, le cabinet d’étude Willbe a présenté une synthèse nationale et locale ainsi que l’état des lieux du potentiel de développement des énergies renouvelables en Nièvre. Les participants se sont exprimés sur les différentes sources renouvelables et les leviers nécessaires à l’accélération de leur production.  

Quelles énergies renouvelables pour tendre vers l’autosuffisance en Nièvre ?
Pour couvrir les futurs besoins énergétiques, le territoire doit produire 4 630 GWh, à l’horizon 2030 et 3 594 GWh à l’horizon 2050, selon le scénario régional REPOS. L’exploitation des potentiels importants (6 351,1 GWh au total) pourrait permettre à la Nièvre d’atteindre l’autosuffisance énergétique en 2030, sur la base des objectifs régionaux de réduction des consommations.

Lors de l’atelier du 13 mars dernier, les participants ont fléché trois filières à fort potentiel :

• Le photovoltaïque solaire et thermique fait l’unanimité par rapport aux autres énergies renouvelables. Le développement de cette filière doit cibler en priorité les installations sur les toitures des grands bâtiments et les ombrières, l’équipement des maisons en solutions solaires thermiques et les centrales au sol (parking, carrières, espaces artificialisés ou dégradés…).
• Le bois énergie. La Nièvre dispose d’une ressource locale importante qui représente un tiers du territoire. Les billons, déchets de bois, haies et bois des bocages peuvent être exploités de façon durable. Elle peut s’appuyer sur l’essor des réseaux de chaleur en lien avec la Régie SIEEEN Chaleur. Des opportunités de raccordement des particuliers sur les réseaux collectifs existent aujourd’hui. La filière permettrait de redonner, en outre, de l’attractivité aux territoires ruraux.
• La chaleur fatale constitue une filière intéressante puisqu’elle nécessite peu de transport et peut être consommée sur place. Le développement de ce type d’énergie de récupération devrait être une priorité, car la chaleur est perdue. Certains sites industriels, comme l’usine Aperam à Imphy, présentent de forts potentiels.

Trois autres filières méritent une attention particulière. La méthanisation jouit d’un contexte lié aux nouvelles obligations de tri et de valorisation des déchets ainsi qu’à la nécessité des agriculteurs de stocker le fumier. Les gisements présents peuvent être valorisés dans le cadre de petites installations.
La géothermie de surface ne requiert ni investissements lourds ni entretiens coûteux. Cette filière présente un intérêt pour l’habitat individuel, notamment dans l’ouest nivernais et le Morvan.
Si la production de biocarburants n’empiète pas sur les cultures alimentaires, elle peut être développée, grâce au recyclage des huiles et la mobilisation des terres en jachères.

Ce premier atelier participatif a été riche en enseignements et en échanges sur le développement des filières d’énergies renouvelables en Nièvre. Un second atelier se tiendra le 21 mai prochain, il portera sur la définition des objectifs stratégiques et du programme d’actions.